L’implant GPS pour chien, une technologie encore hors de portée ?
Véhicules, smartphones, montres connectées ou drones : de nombreux objets de notre quotidien sont désormais équipés d’une puce GPS pour permettre leur localisation en temps réel. Quand on sait que la plupart des chiens se font implanter une puce électronique pour permettre leur identification, on imagine facilement pouvoir aller plus loin et y ajouter un système de géolocalisation par GPS. A une époque où les vols de chiens n’ont jamais été aussi nombreux, l’idée paraît aussi utile qu’efficace. Mais est-elle vraiment réalisable ?
Implant GPS pour chien : un mythe persistant
Le mythe de l’implant GPS pour chien a la vie dure… Cela fait des années que la rumeur de son existence circule sur internet, et certains sites peu fiables vont même jusqu’à prétendre que des vétérinaires proposent la pose d’une puce GPS sous-cutanée pour des tarifs allant de 50 à 200 euros !
Si l’idée d’un implant GPS pour chien est si profondément ancrée dans les esprits, c’est parce qu’il y a une confusion avec un autre type d’implant qui, lui, existe bel et bien, et s’avère même largement répandu : la puce électronique. Celle-ci est employée pour l’identification de nos fidèles compagnons — mais aussi d’autres animaux, comme les chats ou les chevaux par exemple. Cependant, la technologie sur laquelle repose la puce d’identification est très différente de celle utilisée par les traceurs GPS. Et leur combinaison présente un réel défi, qui paraît aujourd’hui difficilement surmontable.
La puce électronique pour chien n’est pas un implant GPS
En France, l’identification d’un animal de compagnie est obligatoire ; celle-ci doit être effectuée avant l’âge de 4 mois pour un chien. Il s’agit de l’attribution d’un numéro unique par l’intermédiaire d’un organisme consacré, l’I-CAD, qui permet d’avoir accès à toutes les informations utiles : le nom de l’animal, sa date de naissance, les coordonnées de son propriétaire, mais aussi son suivi médical.
Historiquement, l’identification s’opérait par le biais d’un tatouage, réalisé à l’intérieur de l’oreille. Mais depuis 2011, l’usage s’est plutôt tourné vers l’implantation d’une puce électronique. Ce petit implant est à peine plus gros qu’un grain de riz, et il est inséré sous la peau du chien, au niveau du cou ou bien entre les omoplates.
Cependant, il convient bien de rappeler que la puce électronique d’un chien contient uniquement son numéro d’identification, et rien de plus. Le dispositif en lui-même est complètement inerte. Son fonctionnement est basé sur la technologie RFID (pour Radio Frequency IDentification), comme pour le paiement sans contact. Concrètement, cette puce RFID s’active uniquement sous l’effet d’ondes radio émises par un lecteur spécifique, et elle peut alors lui transmettre son code composé de 15 chiffres.
Il faut donc que l’animal soit présent physiquement pour pouvoir scanner sa puce ; celle-ci ne peut pas être consultée à distance, et ne permet pas de géolocaliser votre canidé en cas d’égarement. En clair, il ne s’agit en aucun cas d’un traceur GPS pour chien.
L’implantation d’une puce GPS sous-cutanée : des contraintes insolubles
Puisque l’on est capable d’implanter des puces électroniques pour identifier nos animaux domestiques, pourquoi ne pas faire de même avec un traceur GPS ? Malheureusement, les choses ne sont pas aussi faciles qu’elles ne le paraissent. À ce jour, il y a un certain nombre de contraintes technologiques difficilement surmontables.
Le premier problème réside dans la taille de cette hypothétique puce GPS, qui repose sur une technologie bien plus complexe et sophistiquée que celle de la puce électronique d’identification. On rappelle que le guidage GPS s’effectue par voie satellitaire, et nécessite l’emploi de multiples composants (antenne GPS, module GSM, carte SIM, batterie) pour fonctionner. Autant d’éléments matériels qui ne pourraient pas tenir dans un implant de la taille d’un grain de riz.
À titre d’exemple, le GPS pour chien de la marque Tractive – l’un des produits les plus compacts du marché – mesure tout de même 72 x 29 x 16 millimètres, et affiche un poids d’environ 30 grammes sur la balance. Pour vous représenter ces dimensions, vous pouvez vous référer à l’image ci-dessous :
Imaginez-vous vraiment que l’on puisse installer un tel dispositif sous la peau d’un chien, sans qu’il ne souffre ou ne rencontre de problèmes de santé ?
Et même s’il est envisageable de parvenir à miniaturiser l’électronique du traceur, le problème reste entier pour sa batterie, qui en dessous d’une certaine taille n’aurait que quelques heures d’autonomie. Et c’est là le deuxième frein majeur au développement d’un implant GPS pour chien. A l’inverse d’une puce électronique, qui est complètement passive et ne fonctionne qu’en présence d’un lecteur RFID, un traceur GPS doit en permanence être approvisionné en énergie. Or, il n’est pas envisageable de recharger 2 ou 3 fois par semaine un dispositif implanté sous la peau d’un animal. Cela serait très contraignant, en plus d’être actuellement physiquement impossible.
Plus embêtant encore, la durée de vie d’une batterie est limitée dans le temps (vous avez déjà dû en faire l’amère expérience avec un smartphone ou un PC portable). Il faudrait donc la remplacer au bout de quelques années, et contraindre de nouveau votre chien à une opération, au prix de frais supplémentaires pour vous, son maître.
Mais alors, est-il définitivement impossible d’envisager l’implant GPS pour chien ? Comme pour tout dans la vie, il ne faut jamais dire « jamais » : certaines technologies de notre vie quotidienne auraient été inimaginables il y a de cela quelques années. Mais en l’état actuel des choses, l’idée même d’un traceur GPS placé sous la peau est une véritable chimère, et ne sera pas concevable avant longtemps.
La meilleure alternative actuellement : le collier GPS pour chien
Quelle est donc l’alternative pour les maîtres désireux de géolocaliser leur fidèle compagnon ? À l’heure actuelle, la solution la plus logique et la plus sûre est celle du GPS pour chien Il s’agit d’un petit boîtier à fixer sur un collier ou un harnais. Ce dispositif contient une balise de géolocalisation GPS, accompagnée d’un émetteur pour transmettre sa position à un serveur. Vous pouvez ainsi consulter la position de votre animal domestique directement sur votre smartphone, via une application mobile dédiée. Le signal s’actualise à intervalles réguliers, ce qui permet d’avoir un suivi en temps réel.
En plus de pouvoir suivre les déplacements de votre chien, les traceurs GPS disposent généralement de fonctions complémentaires. La plupart permettent l’envoi d’une alerte lorsque votre chien sort d’une zone de sécurité, et certains comme le GPS pour chien de Tractive (voir notre avis sur Tractive) vous renseignent même sur différentes données liées à son activité et à sa santé physique (distance parcourue, calories brûlées, etc.).
Pour résister à toute éventualité, les boîtiers GPS sont le plus souvent certifiés IP67 pour permettre une parfaite étanchéité. Ils sont aussi relativement légers et compacts (entre 25 et 35 grammes), pour ne pas perturber votre animal dans son quotidien. Malgré ce format contenu, la batterie embarquée offre une autonomie de 2 à 5 jours, selon la fréquence d’actualisation de la position. Et contrairement aux hypothétiques implants GPS, sa recharge est bien entendu possible, et guère plus contraignante que celle de votre smartphone.
A noter qu’il existe une autre alternative aux traceurs GPS : l’AirTag pour chien. En effet, depuis le printemps 2021, Apple commercialise un dispositif de traçage qu’il est possible de fixer à un collier pour chien. Le gros avantage de cette solution réside dans l’autonomie de la batterie, estimée à un an environ. Néanmoins, la géolocalisation ne repose pas sur la technologie GPS, mais sur le Bluetooth, couplé au réseau communautaire Find My (l’AirTag doit se trouver à proximité d’un appareil Apple pour transmettre sa position). Il n’est donc pas possible d’avoir un suivi de l’activité en temps réel avec cette balise de localisation, ce qui peut compliquer les recherches en cas de disparition de l’animal.