Changer les croquettes de son chien : les clés d’une transition sans souci
Au cours de leur existence, nos amis canins seront forcément confrontés à des changements de régime alimentaire, alors que leurs besoins spécifiques évoluent : croissance, âge adulte, vieux jours, voire gestation, lactation, mise à l’exercice ou stérilisation. Certaines maladies et sensibilités particulières pourront aussi justifier un passage à des croquettes particulières, voire à visée thérapeutique dans le cadre de certaines pathologies. Sans compter qu’on peut également envisager un changement de nourriture par conviction, pour passer par exemple à des croquettes de meilleure composition, ou bien plus écologiques.
Cependant, un changement de croquettes trop brusque est une source de stress pour les chiens – aussi bien sur le plan psychologique que digestif ! Pour éviter les désagréments qui en découlent (refus du nouvel aliment, gaz, diarrhée), il est essentiel de mettre en œuvre une transition alimentaire. Mais entre les indications des fabricants, les conseils sur internet et l’avis de votre voisine de palier – qui divergent souvent – il est difficile de savoir comment procéder au mieux. Alors dans cet article, nous allons démêler le vrai du faux et vous livrer nos recommandations vétérinaires, pour gérer cette période d’adaptation de manière optimale. Suivez le guide !
La précipitation a un prix : les risques d’un changement alimentaire trop rapide
Tout comme nous, les chiens hébergent dans leurs intestins une flore bactérienne que l’on appelle le microbiote intestinal. Ce microbiote est essentiel pour maintenir la bonne santé de nos animaux de compagnie (en empêchant notamment les micro-organismes pathogènes de coloniser l’intestin), mais il joue également un rôle direct dans la digestion.
Avec un profil d’aliment donné se développent des équilibres chimiques et biologiques spécifiques dans le tube digestif, en particulier quand, comme pour nos compagnons à quatre pattes, le régime est unique. L’ensemble forme donc un écosystème complexe, et le microbiote a la particularité d’être adapté à l’alimentation du chien, par la production d’enzymes digestives appropriées.
Lors d’un changement de diète trop rapide, cette digestion ultra-spécialisée risque fort d’être contrariée. Les nutriments auront du mal à être digérés, ce qui se traduit par des troubles digestifs pouvant aller de l’inconfort à la diarrhée, en passant par les troubles du transit et les flatulences malodorantes. Il est donc nécessaire de réaliser une transition alimentaire progressive, pour donner le temps aux bactéries du système digestif de s’adapter.
D’autre part, en l’absence d’une période d’adaptation, il est possible que votre chien ne trouve pas ses nouvelles croquettes à son goût, et refuse de manger le nouvel aliment. Il faut savoir que l’appétence des croquettes est un casse-tête pour les petfooders : il s’agit de faire avaler à un chien un aliment qui n’est pas naturel – ni attrayant – pour lui (la nourriture sèche est moins appétissante qu’un repas frais). Et pour cela les industriels actionnent plusieurs leviers : travail sur la texture, les arômes et le goût, en plus du choix des ingrédients et de leur qualité. En changeant les croquettes de votre chien de façon abrupte, vous risquez de faire varier trop vite ces paramètres, ce qui pourrait bloquer votre animal de compagnie. On peut aussi être confronté au phénomène de néophobie alimentaire : si c’est nouveau, ça ne plaît pas ! Ce rejet de l’aliment inconnu est moins fréquent chez le chien que chez le chat, mais il ne faut pas écarter cette possibilité. Il faut alors savoir duper nos fidèles compagnons en diluant la nouveauté dans l’ancien.
La recette du succès : comment changer de croquettes pour chien, étape par étape
Pour une transition alimentaire réussie, gardez en tête une idée essentielle : la progressivité. Celle-ci permet d’éviter les écueils du changement de régime, en particulier si vous choisissez une référence de croquettes innovante (croquettes chien aux insectes, sans céréales, etc), ou dont vous ne connaissez pas la réputation. Voici notre plan d’action recommandé, et dont le principe est simple : mélanger des proportions décroissantes de l’aliment habituel avec des proportions croissantes du nouvel aliment, et donner ces mélanges à chaque repas, pendant 6 jours :
- Aliment habituel = 75 % de la ration journalière
- Nouvel aliment = 25 % de la ration journalière
- Aliment habituel = 50 % de la ration journalière
- Nouvel aliment = 50 % de la ration journalière
- Aliment habituel = 25 % de la ration journalière
- Nouvel aliment = 75 % de la ration journalière
Exemple de transition vers des croquettes pour chien stérilisé
- 75 % anciennes croquettes = 270 * 0,75 = 202,5 g
- 25 % nouvelles croquettes = 305 * 0,25 = 76,25 g
- 50 % anciennes croquettes = 270 * 0,5 = 135 g
- 50 % nouvelles croquettes = 305 * 0,5 = 152,5 g
- 25 % anciennes croquettes = 270 * 0,25 = 67,5 g
- 75 % nouvelles croquettes = 305 * 0,75 = 228,75 g
Comment réagir en cas de problème avec les nouvelles croquettes ?
N’hésitez pas à prolonger les différentes étapes si votre chien présente des signes d’intolérance (ballonnements, gaz, diarrhée), afin de laisser plus de temps à sa flore intestinale de s’adapter au nouvel aliment.
Mais mettons-nous d’accord sur une chose : si vous changez de croquettes, c’est pour passer à un produit de gamme au moins aussi bon, et donc de digestibilité et efficacité nutritionnelle égales ou supérieures (et pour vous guider dans ce choix, vous pouvez consulter notre avis sur les croquettes chien commercialisées en France). Cela participera grandement à la réussite de la transition vers les croquettes chien nouvellement choisies. Préférez les produits riches en protéines, avec des ingrédients naturels et de qualité premium, et n’incluant pas ou peu d’additifs technologiques et nutritionnels. On ne le répètera jamais assez : vous paierez en frais vétérinaires, désagréments et même durée de vie ce que vous chercherez à gagner sur le prix des croquettes. Non au discount !
Si malgré le choix d’un aliment premium et la mise en place d’un transition progressive, votre chien se montre tout de même sensible au changement de diète, il est possible de soutenir son microbiote à l’aide de compléments alimentaires comme le Canikur Pro, qui correspond à un mélange de prébiotiques et probiotiques.
Si les problèmes persistent, il se peut que votre chien présente des hypersensibilités ou intolérances alimentaires à certains allergènes intervenant dans la nouvelle recette (bœuf, poulet, poisson, soja, œufs et d’autres encore). Il se peut également qu’il ait une intolérance aux légumineuses (lentilles, pois cassé), voire plus rarement au lactose ou au gluten. Les additifs utilisés par les industriels peuvent aussi être mis en cause, comme les conservateurs. Alors si des signes de type digestif ou dermatologiques, voire une dégradation de l’état général, se manifestent suite à une transition alimentaire, n’insistez pas et consultez votre vétérinaire.
La meilleure transition alimentaire pour chien : sortir du tout croquettes
Vous voulez remplacer les croquettes de votre chien ? On l’a dit, cela peut être justifié par un changement dans la vie de votre compagnon, mais aussi par une certaine lassitude que vous – et lui – ressentez face à cet aliment industriel qu’il ingère depuis si longtemps. Et vous avez bien raison ! Car oui, les croquettes de qualité sont pratiques et équilibrées, mais non, elles ne sont pas le seul aliment adapté pour nos chiens. Alors pourquoi ne pas explorer de nouveaux horizons ?
Sachez qu’il existe plusieurs autres options, comme le BARF (à base de viande crue) ou la ration ménagère (alimentation maison). Un vrai changement de paradigme certes, mais qui en somme rapproche votre compagnon de l’alimentation de ses ancêtres sauvages. Si le BARF peut en rebuter certains, les repas frais prêts-à-l’emploi peuvent avoir du sens si vous êtes en recherche d’une alternative naturelle, complète et surtout délicieuse pour votre toutou. Si le sujet vous intéresse, nous vous conseillons de lire notre avis sur Elmut, le leader en la matière.
Comme pour tout changement d’aliment, une transition s’impose pour permettre au microbiote de s’adapter. D’autant que la nourriture fraîche est un aliment très riche en eau, contrairement aux croquettes qui sont déshydratées. Sans transition, il y a donc de grandes chances de constater des selles molles, et possiblement des diarrhées. La procédure de transition alimentaire est la même qu’entre deux aliments secs ; il est donc nécessaire de mélanger les croquettes à la nourriture humide (et non pas donner les anciennes croquettes et le nouvel aliment frais lors de repas séparés).
A noter que les plats préparés pour chien peuvent être combinés aux croquettes dans le cadre d’une alimentation mixte (ou bi-nutrition). Une manière de réenchanter le quotidien alimentaire de votre boule de poils, tout en maintenant le côté pratique des croquettes pour chiens. Dans ce cas-là, une fois que le nouvel aliment est bien toléré sur le plan digestif (pas de gaz ou de diarrhée), il est tout à fait possible de donner les croquettes le matin, et un repas frais le soir (ou l’inverse).